[Critique] Dans la tête de Charles Swan III de Roman Coppola

Bon bon bon, ne nous éternisons pas sur les présentations : sorti le 24 juillet 2013, Dans la tête de Charles Swan III est le second long-métrage de notre cher Roman Coppola, qui verse une fois de plus dans la comédie, ou plutôt…c’est assez confus…je ne sais pas trop ce que c’est, mais bon, il y a Charlie Sheen dedans – si, je vous assure, regardez bien l’affiche ! – ça vous donne une vague idée du contenu, et du registre général. Alors alors, un petit résumé de l’histoire ? Allons-y ! Eh bien, on se retrouve à Los Angeles, où un graphiste très célèbre, Charles Swan –oui, au cas où vous n’auriez toujours pas compris : il y a Charlie Sheen dedans ! – va devoir surmonter sa douloureuse rupture avec Ivana, son chien  sa fiancée, celle-ci n’ayant guère apprécié de trouver des photos de ses ex-copines dénudées dans son tiroir. Il va donc faire une sorte de…voyage spirituel, imaginaire, entreprenant un réel travail sur lui-même afin d’oublier sa bien-aimée Ivana. Nous aurons donc ici ce qui semble être les composantes essentielles d’une véritable comédie: un personnage lamentable, un acteur culte, une intrigue décalée et un réalisateur dont le nom claque. Ma foi, pourquoi pas ?

« Pourquoi pas ? » ! Suis-je bête. Le voilà, le « parce que » : c’est mauvais ! (Excusez ma violence, je ne me contrôle plus lorsque ma soif de bon cinéma est frustrée). Oh oui, très certainement, la bande son est merveilleuse, les images  sont soignées, l’esthétique est au rendez-vous ! Que de beaux plans, de couleurs flashies et de décors tape à l’œil ! Oui, oui, nous avons ici, dressés devant nous, les piliers du royaume de l’excentricité, dirigé par un Charlie Sheen – ici Swann- plus qu’adapté aux circonstances. Malheureusement pour lui, il ne dure pas longtemps, son royaume ! Il est creux ! Oh oui, creux, et les cris du désespoir cinématographique y résonnent tandis que leur echo bondit de mur en mur, dans la perpétuelle répétition de ce triste constat : » Le cinéma se meurt ! ». C’est à se demander : mais qu’a-t-on fait du scénario ? quelqu’un aurait-il égaré l’intrigue ?  Car elle n’est pas au rendez-vous, laissant alors à cette pauvre ébauche de film, dont le seul atout semble être l’exercice esthétique, un contenu plus que médiocre !

Du coup : inaction ! Ennui mortel ! Décrépitude filmique ! Le seul élément qui semble un petit peu sauver l’assistance d’une telle projection de la lassitude intersidérale qui est la sienne, c’est les acteurs ! Bon, on fait abstraction de Charlie Sheen  qui nous ressert  les mêmes mimiques « comiques » depuis vingt ans ; il nous reste toujours Jason Schwartman – c’est le cousin du réalisateur ! – dans le rôle de Kirby (il aurait tout de même pu être davantage mis en valeur! Le pauvre bonhomme est le seul qui fait rire, dans l’histoire !)  et Patricia Arquette dans le rôle de la sœur, Izzy, dont le jeu d’acteur est tout autant biaisé par la façon dont il est exploité !

Quoi qu’il en soit, peut-être un travail un peu plus approfondi sur le scénario aurait conduit le réalisateur à …un vrai film ? Avec…une intrigue quoi. Et certainement pas un méli-mélo de scènes dites « burlesques » dont tout l’intérêt ne tient qu’à l’excentricité de la réalisation, et surtout de l’acteur principal, parce qu’au final, c’est tout ce qu’on a !  Un gros concentré d’ennui  qui, je vous l’assure, se transforme bien vite en agacement face aux piètres tentatives de mise en scène d’un comique culte qui n’a rien de comique.  Attendez, ça ne se fait pas. Je me dois de nuancer.  Eh bien…tout de même, je vous ai déjà dit que la bande son était bien … ? …N’allez pas le voir. C’est un film assez lamentable que je déconseillerais à tout cinéphile voulant conserver un soupçon d’intégrité.

Note du film: